Skyrim-War

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    Le Dovahkiin

    Lupus
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    Message  Lupus Ven 9 Nov - 21:03

    Lettre du Condamné à mort Alcor le Fort :

    On m'a donné un morceau de parchemin et du charbon de bois. Ils veulent que j'écrive quoi
    ? Un roman ? Ça va être dur, j'ai un rendez-vous urgent, demain. Avec ma mort. Oui, ça peut sembler bizarre dit comme ça, mais dans moins de vingt-quatre heures, je ne serai plus de ce monde. Vous devez vous demander les raisons de cette exécution ? Facile !!! Haute-Trahison et meurtre. Oooh non, je ne suis pas un assassin dans l'âme, bien que j’aie dû tuer pour mes idées. Non, je serai plutôt du genre à préférer débattre d'un problème plutôt que de le régler à coups de hache, bien que je puisse m'autoriser les deux solutions… En effet, comme tout bon Nordique barbare et sans cervelle, je mesure plus d'un mètre quatre-vingt-dix. Mon goût pour la lecture, l'écriture et la discussion ne m'a pas empêché de développer mon corps qui, loin d'être celui d'un jeune éphèbe, me semble suffisamment musclé. Bref, fini de me jeter des fleurs, je vais vous expliquer le pourquoi du comment de ma mise à mort.

    Je suis né il y a de cela 35 ans, à Solitude, une des plus belles villes de Bordeciel selon mon humble avis. Mon père, le Grand Prêtre d'Akatosh, ne m'a jamais aimé et m'a vite présenté comme un pauvre orphelin qu'il avait recueilli alors qu'il devait vraisemblablement m'avoir fait avec une pute. C'est la théorie la plus logique. Il m'éduqua donc dans l'ombre de la foi des Huit Divins, m'enseignant tout de même l'histoire du neuvième divin, Talos. Je fus subjugué par ce dernier et suivait ses enseignements à la lettre malgré ma peur des Dieux. Je sais désormais que malgré leur "toute-puissance", ils sont soumis à des règles assez semblables aux nôtres. Mais passons. Bien vite, je sus assez de choses pour que mon père m'envoie à la Cité Impériale rejoindre la très célèbre Légion !!! L'entraînement fut terrible, long et fatiguant et… il dura trois jours. Mon insubordination précoce, ma croyance en Talos et mes répliques plus que piquantes usèrent prématurément mes instructeurs. Je fus donc recalé. J'avais 20 ans.
    Quelle triste nouvelle que voilà à annoncer à mon géniteur. Ainsi, humilié et dépité, j'errais quelques temps dans les alentours de Bruma, de Chorrol, de Cheydinhal afin d'acquérir un savoir pratique quant au maniement de l'épée, de la hache, de l'arc... Vu le nombre de brigands tués par la Légion Impériale, il ne me fut pas difficile de dégoter une lame. Par chance, je rencontrais peu de temps après un déserteur Thalmor nommé Erewhon Vilius qui n'en pouvait plus des atrocités commises par son peuple. Il me prit sous son aile et m'enseigna l'art de me battre avec et sans armes. J'y excellais et y prenait du plaisir. Mais je ne réussis jamais à maîtriser le Mana et l'énergie magique parcourant mon corps, et ce à mon plus grand regret. Sa compagnie ne dura malheureusement qu'un temps car dès que Vilius fut satisfait de moi, il s'évapora dans la nature. Ce fut douloureux, mais cela m'incita aussi à me boucler émotionnellement pour ne plus souffrir. Je passais ainsi quatorze ans fiancé à la solitude.

    J'eus cependant vent un jour d'un souffle de rébellion contre l'Empire en Bordeciel. Ô joie !!! Je décidais donc de rejoindre les rangs d'Ulfric Sombrage, l'instigateur de la révolte. Il n'avait pas encore commis d'actes violents envers la couronne. Mais le jour où je regagnais Solitude pour organiser une résistance anti-Impériale, le Sombrage assassina le Haut-Roi Torygg. Nous étions en 4E 201. C'est moi qui ai tué les gardes et tenu les portes de la ville pour permettre à l'Ours de Markarth de s’enfuir. OUI, JE SUIS COUPABLE ET FIER DE L'ÊTRE !!! Ce n'est pas ce misérable de Roggvir qui, en dépit de la menace de mort, a menti en disant avoir aidé Sombrage à s'enfuir.
    J'ai ensuite tenté de l'enfuir, mais le crime avait été trop important pour que l'on nous laisse. Chaque personne fut retrouvée et emmenée dans le Sud, vers Cyrodiil, à l'exception d'Ulfric, sa garde et moi. Quelques semaines après, je tentais de repasser les montagnes pour regagner mon pays mais les frontières étaient surveillées... Je fus capturé et emmené vers le Nord. Nous sommes à proximité d'Helgen, le bout du chemin. Je suis actuellement dans une cage en attendant de repartir. Ils m'ont laissé écrire un peu bien que je n'en voie pas l'intérêt. Pour la postérité, m'a-t-on dit. Mais quelle postérité ? Qui se soucie des criminels morts ? Personne. Voici donc mes derniers écrits. J'espère que ceux qui liront ceci soient éclairés sur mon passé, aussi insignifiant soit-il.

    Adieu.

    Derniers mots d'un condamné à mort retrouvés sur la dépouille d'un Impérial
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    Message  Lupus Ven 9 Nov - 21:10

    Je posais un point final à mon récit juste avant qu'un garde ne vienne me l'arracher. Je grognais de mécontentement en injuriant silencieusement l'Impérial, puis je m'adossais contre un des barreaux de fer pour m'assoupir. Je rêvais cette nuit là d'un immense dragon doré combattant une terrifiante créature humanoïde rouge. La majesté du reptile ailé était à couper le souffle quand il attaqua son adversaire qui, vaincu, disparut dans les ténèbres du soir. Je m'éveillais en sursaut et vis que rien de pire ne m'arrivait. Je sombrais enfin dans un sommeil de plomb.
    Le lendemain matin, je fus brusquement réveillé par un soldat grincheux. Comme je ne voulais pas me lever, il me piqua les côtes de la pointe de son épée. Je ne me relevais pourtant pas plus vite. Excédé, il me frappa l'occiput avec le pommeau de sa lame. Les ténèbres m'envahirent alors...

    D'abord, je sentis une fraîcheur très familière. Celle de mon pays. Puis, les vibrations du cahotement d'un chariot me firent revenir à moi-même. J'ouvris doucement les yeux, gêné par la forte luminosité et vis devant moi, assis, un nordique blond d'environ trente ans. Il regardait à sa droite, en direction de la route que prenait notre véhicule. Je jetais un coup d'œil moi aussi et distingua un garde impérial qui conduisait notre charrette. Tout me revint alors en mémoire. Puis une voix grave et chaleureuse se fit entendre:

    - Tiens, vous avez fini par vous réveiller !!!

    Je regardais mon compagnon blond.

    - Vous avez essayé de traverser la frontière, pas vrai ? reprit-il. Mais vous avez foncé tête baissé dans une embuscade des Impériaux. Tout comme nous. Et ce voleur, là... dit-il, dédaigneux, en désignant du menton un autre nordique rasé aux cheveux bruns et mi-longs.

    Cet homme commença à pester violemment:

    - Maudits Sombrages !!! Bordeciel allait parfaitement bien avant votre arrivée. L'Empire était calme et nonchalant. Si la Légion n'avait pas été à votre recherche, j'aurais pu voler ce cheval et je serais déjà arrivé à Lenclume !!!

    Il se tourna ensuite vers moi et me regarda dans les yeux pour me dire:

    - Vous là-bas !!! Vous et moi ne devrions pas être ici. Ce sont ces Sombrages que l'Empire veut.

    - Nous sommes tous des frères et sœurs liés !!!
    rétorqua le blond, fier.

    - Silence derrière !!! aboya notre conducteur.

    - Et lui, pourquoi il est là ? reprit le voleur en désignant l'homme bailloné à côté de moi.

    Je l'avais déjà reconnu, mais le Sombrage gronda une réponse fort peu aimable:

    - Un peu de respect !!! Vous parlez à Ulfric Sombrage, le vrai Haut-Roi !!!


    - Ulfric ? Le jarl de Vendeaume ? C'est vous qui menez la rébellion, mais puisque vous vous êtes fait prendre... Par les Dieux, où nous emmènent-ils ? se demanda le voleur.

    - Aucune importance,[/u] répondit le blond, [u]Sovngarde est au bout du chemin. déclara-t-il, résigné.

    - Non, ce n'est pas possible, c'est impossible... murmura le condamné, désespéré.

    - Hé, de quel village venez-vous ? lui demanda le Sombrage, essayant ainsi de changer de conversation pour apaiser le voleur.

    - En quoi ça vous intéresse ? répliqua ce dernier d'un ton acide.

    - Les dernières pensées d'un Nordique devraient aller vers son foyer.

    - Rorikbourg, je... je viens de Rorikbourg.
    bafouilla le second nordique.

    Alors que les murailles du village étaient en vue et que les brumes tourbillonnaient dans les hauteurs infinies, la voix d'un Impérial s'éleva pour clamer:

    - Général Tulius, chef, le bourreau attend !!!

    - Bien, dépêchons-nous d'en finir !!!
    annonça le dudit gradé d'une voix autoritaire.

    Un blanc s'installa quelques secondes avant qu'il ne soit brisé par les marmonnements du voleur qui priait autant qu'il pouvait:

    - Shor, Mara, Dibella, Kynareth, Akatosh, Divins, s'il vous plaît, aidez moi...

    Je trouvais cela révoltant qu'il n'ait pas mentionné Talos, l'un des plus grands Dieux des Nordiques de Bordeciel !!! Mais le Sombrage qui avait fait mine lui aussi de ne rien entendre attira notre attention vers un point précis tandis que nous passions les portes d'Helgen.

    - Regardez , le Général, gouverneur militaire. On dirait que les Thalmors sont avec lui. Satanés Elfes, je parie qu'ils ont quelque chose à voir dans tout ça.

    Cette fois, le silence s'intensifia et dura bien plus longtemps alors que nous avancions dans le village, en direction de notre mort. Un profond sentiment d'angoisse teinté de peur m'étreignit violemment.

    - Tiens nous voilà donc à Helgen. J'y ai courtisé une fille autrefois. Ha, je me demande si Vilod met toujours des genièvres dans son hydromel... C'est amusant: quand j'étais petit, les tours et les remparts des Impériaux me donnaient un sentiment de sécurité.

    Nous continuions d'avancer quand j'entendis la voix curieuse d'un petit garçon. Il se demandait ce que nous faisions ici. Son père voulut le faire rentrer mais le petit voulait voir les soldats. C'en était presque ridicule. Un rictus nerveux parcourut mon visage, mais l'homme prit alors un ton autoritaire et l'enfant céda. Une gradée ordonna alors aux gardes de nous sortir des chariots. Le voleur demanda:

    - Pourquoi nous arrêtons-nous ?

    - A votre avis, c'est la fin du voyage.


    Le chariot s'arrêta et nous fûmes descendus un par un tandis que le Sombrage s'exclamait fortement:

    - Allons-y, ne faisons pas attendre les Dieux !!!

    - Non, attendez, nous ne sommes pas des rebelles !!!
    s'écria le voleur.

    - Affrontez la mort avec courage, voleur.

    - Vous devez leur dire, je n'ai rien à voir avec tout ça, c'est une erreur...
    gémit l'infortuné Nordique, sans écouter le blond.

    Je descendis de la charrette et attendis que l'on m'appelle sur une des listes impériales. Je connaissais le système. Un grand soldat brun commença son appel:

    - Ulfric Sombrage, Jarl de Vendeaume !!!

    - Ce fut un honneur, Jarl Ulfric !!!
    s'exclama mon compagnon Sombrage.

    Le soldat de la Légion, un Nordique, accomplissant sa besogne ne se laissa pas distraire.

    - Ralof, de Rivebois !!!


    Ainsi, le Sombrage se nommait Ralof. Je trouvais cela fort dommage de ne connaître son nom que si tard. Il me semblait très sympathique. J'eus donc un pincement au cœur en le voyant partit vers le billot. Puis, ce fut le voleur qui fut appelé:

    - Lokir, de Rorikbourg !!!

    Ce couard refusa de suivre les autres et tenta de s'enfuir vers les portes du village tandis que la capitaine criait:

    - DES ARCHERS !!!

    Deux flèches partirent se ficher dans le corps de Lokir, l'une dans le dos et l'autre dans la gorge. Il s’effondra de manière risible sur les pavés et ne bougea plus pendant que son sang rougissait la neige fraîche.

    Enfin, je dus m'avancer vers mon destin. Mon nom me fut demandé et je répondis avec force:

    - Je suis Alcor, de Solitude !!!


    Un peu désemparé, le Hérault de la mort consulta fébrilement ses listes. Cela me réjouissait de le voir ainsi perdu à cause de moi. Mais il se reprit et demanda à son supérieur féminin:

    - Capitaine, que fait-on ? Il ne figure pas sur la liste !!!


    J'eus un semblant d'espoir. Avec un peu de chance, on allait me laisser partir !!! Mais je n'aurais pas du me faire de telles illusion.

    - Peu m'importe qu'il ne soit pas sur la liste. Il rejoint la file comme les autres.

    Je pense que c'est à ce moment là que je me suis déconnecté de la réalité, n'étant plus que spectateur dans mon propre corps. J'en profitais pour prier tous les Dieux selon les us ancestraux. En dehors, j'effectuais machinalement toutes les actions. On m'amena jusqu'à un billot où je vis un Sombrage se faire décapiter par un sinistre bourreau. Un son évoquant le raclement du métal sur la roche retenti dans les airs, mais rien ne vint. On me força donc à venir m'agenouiller pour mettre fin à mes jours. J'y allais sans résister, privé de ma volonté. Les sensations me revenaient et un feu brûlant me dévorait les entrailles. Il annonçait quelque chose de dangereux et de mortel, mais je ne savais pas quoi. Je posais enfin ma tête sur le billot. Je regardais le soleil et tandis que la hache s'élevait, un antique récit me revint en tête.

    Fils de Dragon, Fils de Dragon
    Jurant sur son honneur
    De garder à jamais le mal éloigné
    Et de mettre en déroute les ennemis les plus féroces
    Quand ils entendent votre cri de triomphe
    Fils du Dragon, nous prions pour votre bénédiction

    Et les parchemins avaient prédit
    Des ailes noires dans le froid
    Que lorsque les frères se font la guerre vienne déployé
    Alduin fléau des rois
    Ombre ancienne déliée
    Avec la faim d'avaler le monde.

    Le fil de l'arme s'abattit et un hurlement effroyable retenti...
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    Message  Lupus Ven 9 Nov - 22:20

    Un tremblement vertigineux suivi d'un souffle brûlant me renversa au sol au moment où la hache allait accomplir son travail de mort. Elle se ficha dans le bois tandis qu'un nouveau hurlement déclencha une pluie de feu qui s'abattait autour de moi. J'entendis Ralof m'exhorter de me lever et de me diriger vers la tour. Je filais ventre à terre et atteignit mon salut au moment où une boule de feu explosait au bas des marches. Je me jetais à terre pour ne pas me retrouver incendié. Tous n'eurent pas cette chance.
    Certains courraient dehors, en flammes ; d'autres gisaient sur les pavés, déchiquetés par les éclats de roche et de bois qui tombaient des bâtiments détruits. Une odeur de sang, de feu et d'acier s'élevait du carnage et je dus détourner les yeux devant cet Apocalypse.

    Je pris enfin conscience que je n'étais pas seul et que Ralof, Sombrages et de nombreux blessés se trouvaient dans la pièce. Tous semblaient être dans un état de panique avancée hormis moi... La mélodie des hurlements du Dragon résonnaient dans mes os et faisait bouillir mon sang. Ils exprimaient tout: La puissance, la liberté, l'absence de peur... Un concentré de tous les besoins que l'homme avait émanait des ces cris. Mais il en ressortait aussi la fière arrogance de celui qui sait qu'il ne sera jamais battu. Un soupçon de peur aussi. Je me repris et me ruais sans plus attendre vers les marches de la tour.

    Je montais les marches quatre par quatre pour arriver devant un Sombrage occupé à déblayer le passage. J'allais m'y atteler quand le mur explosa, laissant passer une monstrueuse tête noire qui délivra son cadeau de mort. Un déluge de flammes recouvrit le malheureux. Puis, le Dragon décolla. Les roches brûlantes du sol me meurtrissaient les pieds. Je me penchais dans le trou pour voir en contrebas le toit de chaume éventré d'une maison. Après moult hésitations et demandes de Ralof qui m'avait rejoint, je m'élançais dans le vide. Pendant quelques instants, je me retrouvais suspendu entre ciel et terre, loin de toutes choses. Puis la gravité reprit ses droits sur moi.

    Je chutais sans aucune grâce pour atterrir sur le plancher de bois du premier étage. Il céda, me faisant tomber plus bas. Je me relevais difficilement, mais je savais que si je ne le faisais pas, je me condamnais à mort. Une fois debout, je sortais et me retrouva dehors au moment où le grand Dragon noir se posait. Je me cachais donc dans un coin. Je n'étais pas seul.. Il y avait aussi un enfant et un vieillard. Puis le soldat à la liste nous rejoignit, une épée à la main, brave. Il fut surpris de me voir encore en vie, et je devrais dire assez content, je pense. Un sourire chaleureux s'étendait sur son visage couvert de suie. Il me somma ensuite de le suivre.

    Méfiant, je le laissais partir avant de lui emboîter le pas. Nous avons essayé de ne pas nous faire voir du Dragon et ce ne fut pas chose aisée, surtout quand elle atterrit juste au-dessus de nous pour enflammer un soldat. Mais nous atteignîmes le donjon sans autre problème. Les archers envoyaient des volées de flèches pour tenter de tuer la créature volante. En vain. Sa majesté et sa force étaient plus qu'évidentes.. Il paraissait invincible.

    Ralof arriva alors, coupant la route de son homologue nordique que je suivais. Ils se défièrent du regard et verbalement avant de prendre chacun un chemin différent. Je décidais de suivre mon compagnon Sombrage en espérant que malgré son serment à l'Empire, le Nordique à la liste survive... Je plongeais donc dans les profondes ténèbres d'un donjon qui, malgré ses dangers, était mon seul espoir de survie...
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    Message  Lupus Ven 9 Nov - 22:26

    Une fois les portes passées, je laissais le temps à ma vision de s'accommoder à la pénombre. Ralof me suivait de près et c'est sans peur qu'il avança dans la pièce. Un Sombrage gisait au sol, mort, un trou dans le torse. Nous étions à un embranchement circulaire dont les deux passages étaient fermés. Le Nordique s'approcha du cadavre de son camarade et s'agenouilla pour marmonner une prière pour la paix de son âme. Il se releva ensuite et me regarda dans les yeux, ému. Puis il me dit, plus sérieux:

    - C'était un Dragon, comme dans les fables et contes pour enfants, un Hérault de la fin des Temps. Venez Alcor, je vais vous libérer. Ces liens doivent vous faire souffrir le martyr.

    Il coupa la grosse corde qui liait mes poignets. En effet, ils avaient été tellement serrés que des marques rouges étaient imprimées sur ma peau sale. Je me massais un instant avant que Ralof ne me pose une question:

    - Dites moi, pourquoi vous a-t-on amené ici pour vous faire exécuter ?

    Je souriais un instant devant la banalité de ma réponse. Chaque Sombrage devait en avoir autant fait que moi, si ce n'est plus.

    - J'ai tué des gardes impériaux de Solitude pour permettre à Ulfric de fuir de cette belle ville. Enfin, elle serait plus belle sans les Impériaux. Eh oui, meurtre et trahison... Je me suis caché quelques semaines avant de vouloir revenir au pays et je me suis fait prendre, par la malepeste !!! m'exclamais-je.

    - Ah, un partisan de notre cause !!! Excellent !!!

    Il jeta alors un regard aux haillons sales et débraillés dont m'avait affublé les soldats de l'Empire. En effet, ils s'étaient partagés tous mes biens. Ils doivent être calcinés par le feu du Dragon, désormais. Cependant, Ralof, voyant que j'étais de son côté me proposa:

    - Si tu veux te protéger de la morsure des lames et du froid, Alcor, prend l'attirail de Gunjar. Je pense qu'il n'en aura plus besoin en ce monde...

    Je le remerciais et m'équipais donc de la tenue. Elle m'allait plutôt bien au niveau de la taille et la chaleur de la fourrure était plus qu'agréable. Content de cette acquisition, je prenais cette fois la hache de fer. Elle avait un bon équilibre et le tranchant était affuté. Je la brandissais à la lumière pour voir si il n'y avait pas de fissure sur le métal. Non, c'était une belle arme, dangereuse et mortelle, même si je ne la maniais pas à la perfection.
    Mais Ralof semblait satisfait de mon expertise et reconnut en moi un bon forgeron et un bon combattant. Au même moment, des bruits de pas se firent entendre à ma gauche. Des ombres flottaient sur les murs de pierre, déformant les silhouettes et les rendant monstrueuses. Je serrais fermement le manche de mon arme et attendit. Je les vis enfin. Ce n'étaient qu'une capitaine impériale et un subordonné. Très vite, je me mis à couvert.
    J'entendis un bruit de chaine tirée et la barrière de bois s'éleva dans un grincement sinistre. Je m'élançais, ma hache en avant.

    Je bondis sur la cible la plus proche et la plaqua au sol en la frappant. C'était la gradée. Mon arme cabossa son armure au niveau du plexus solaire. Je sentis l'air qui sortit de ses poumons d'un coup. Je la laissais au sol, sonnée, une grimace de douleur au visage. Je me relevais comme une flèche pour faire face au second guerrier.

    Il frappa avec force et manqua ma main d'un cheveu, brisant le manche de mon arme. Des éclats de bois se plantèrent dans ma chair, mais je fis abstraction de la douleur. Le fer de la hache tinta au sol tandis qu'un second coup m'entaillait superficiellement le bras. Avant qu'il puisse me porter un nouveau coup, je lui saisissais le poignet et lui écrasait violemment le pommeau de sa lame contre son nez. Un craquement effroyable retentit et l'Impérial hurla de douleur. Je me jetais sur lui et le plaquais au sol en lui maintenant fermement la nuque. D'un coup sec, je lui brisais les cervicales et par conséquent la colonne vertébrale. C'est donc un corps flasque que je repoussais.
    J'avais été focalisé sur ce combat et n'avait pas vu ce qui se déroulait autour. Ralof avait été vaincu par la capitaine avec ruse. Elle l'avait assommé avec son casque avant de lui taillader certaines parties du corps. Mais en me voyant triompher de son camarade, elle avait laissé mon confrère pour s'en prendre à moi.
    J'étais désarmé et levais désormais les paumes en l'air en signe de reddition. Je ne faisait que réfléchir à comment la vaincre quand un picotement parcourut mes membres. Une onde pure d'énergie traversa mon corps et se matérialisa sous forme de flammes qui brûlèrent mon ennemie. J'étais très surpris !!! Je pensais ne pas avoir de potentiel magique !!! Mais je ne restais pas planté à ne rien faire. J'attrapais l'épée du subordonné et croisais le fer avec la capitaine.

    Malgré ses blessures, elle restait une combattante aguerrie. Elle parait et ripostait avec élégance et rapidité. Nous étions tous deux en train de combattre pour nos vies en utilisant des feintes, des parades de sixte et de quarte. Je pris l'avantage et au détour d'une de ses attaques, je lui arrachais son épée des mains d'une brusque torsion du poignet. Moi, je ne fis preuve d'aucune pitié. D'un mouvement bref, je lui dessinais un second sourire, plus sanglant. L'Impériale s'effondra avec un gargouillis fort peu agréable et elle se vida peu à peu de son sang.

    Je la fouillais pour récupérer ses clefs en espérant qu'elles ouvrent la grille de fer. Je récupérais aussi sa dague et son épée, plus résistantes et efficaces que celle que j'avais. Une fois cela fait, j'allais aider Ralof qui peinait à se relever. Je lui agrippais la taille et le soulevait. Il se remit sur ses jambes en grognant. Il avait une coupure au front et une blessure à l'épaule, mais tout était bénin. Il ne serait pas trop handicapé pour la suite. Quand je fus assuré qu'il se sentait mieux, j'allais ouvrir la grille qui dévoila un escalier s'enfonçant dans les souterrains du donjon...

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